• Quand je l'ai vu pour la première fois, il faisait une chaleur écrasante. On était a la mi juillet et le soleil n'en finissait plus de briller. Lui se tenait là, au milieu de la place. Silencieux. Immobile. La plupart des voyageurs ne posait sur lui que des regards indifférents, tandis que les autochtones et quelques rares badauds savaient percevoir et admirer son charme d'antan. A lui seul, il dégageait une harmonie qui concédait, a ce petit coin pavé, une atmosphère chaleureuse et envoutante.
    Le serveur du café le regarda un instant. -Quelques secondes de répits  dans le joyeux tumulte de cet fin d’après midi.- Il l'avait toujours vu, toujours connu mais ne se lassait pas de contempler les lignes et les courbes que le temps avait su dessiner sur ce vieillard. Pareil a la toile d'un grand Peintre songea t-il, quand de nouveaux clients assoiffé le sortir de sa rêverie. Il lui tourna donc le dos à contre cœur, un sourire malicieux accroché a ses lèvres. Tout en se dirigeant vers la table, maintenant occupée, il siffla entre ses dents "il nous enterra tous celui là !"
    C'est vrai que, malgré le poids des années, il ne changeait pas. Il connaissait plus d'histoire que n'importe qui, renfermait des secrets que lui seul pouvait aussi bien garder. Il avait vu des milliers de gens, entendu d’innombrable conversations plus ou moins sérieuses ou farfelues, il avait connu la joie, la peine, les mariages et les naissances mais aussi la guerre et la mort. Il avait subit ces hivers glacés que tant de printemps avaient su chasser. Oui, il avait connu tout ça, au travers du temps et des Hommes.
    Certains soirs, et ce depuis toujours, quelqu'un s’assoit tout près de lui. Lui racontant sa journée, ses espoirs ou ses soucis. Comme a son habitude il reste muet, serein, offrant une écoute et un repos inégalables.
    C'est ici qu'il a ses racines, dans cette terre qu'il puise ses forces.
    Ah sacré vieille branche ! Si seulement tu pouvais parler, ouvrir ton écorce et livrer au monde ses secrets. Tu dévoilerai alors des histoires inconnues enfouies dans ton antre depuis des centaines d'années. Tu nous raconterais, toi, le platane de la place du marché.


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  • J'ai rassemblé mes bagages,
    Emporté mes espoirs.
    Tout ce qui noircit les pages,
    De mon livre, mon histoire.

    Pas de billet à poinçonner,
    Aucun adieu à faire.
    Juste de l'amour à donner.
    Accueillir la lumière.

    Quelques brins de courage
    pour rechausser mon nom
    je le veux, je m'engage
    à le faire pour de bon :

    Je m'en vais vivre ma vie.
    Prendre part face au temps.
    Devenir qui je suis,
    Sans me soucier des vents.


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  • TU ES LAS ET SANS FORMES,
    ASSISES DEVANT MOI.
    JUSTE  NUE, VISAGE MORNE
    TU NE VOIS TOUJOURS PAS

    CE REFLET OSCILLANT
    QUE JE PORTE CHAQUE MATIN.
    TU Y FLOTTES DEDANS,
    AUSSI FRÊLE QU’UN PANTIN .


    CES COURBES ET CES COULEURS
    POURQUOI LES ADMIRE TU ?
    TU TUTOIS LA MAIGREUR
    QUI CHAQUE JOUR TE TUE.

    JE T’AI VU DEPERIR.
    TE PESER, RETENIR,
    TOUS CES CHIFFRES A VIRGULE
    TROP D’ASTUCES, DE FORMULES


    JOUANT AVEC LA FIN
    SANS EN CONNAITRE L’HEURE.
    MESURANT LA LARGEUR
    D’UN CORPS PRIVE DE SEINS.


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  • Il n'y a jamais cru
    Même l'amour n'y a rien fait.
    Pieds joints, cœur suspendu,
    Les yeux brillants comme une poupée.
    Oppression. Implosion.
    Son temps s’éteint sur un baiser.
    Il s'est laissé porté,
    Oubliant ses chagrins,
    Ne laissant que son corps ... Sur la branche du cerisier.


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  • De l'ordre ou du désordre ?
    Course effrénée. Musique rythmée.
    Le danseur tourne sur la piste.
    Le temps s'arrête. Trois arabesques.
    Imposant aux spectateurs,
    applaudissements, esprits rêveurs.


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